#BENIN: Délestage énergétique, Y’EN A MARRE !
Quand ce n’est pas le Nigeria, c’est le Ghana. On s’en souvient, il y a quelques années, Olusegun Obasanjo avait fait fermer la frontière bénino-nigérianne pour une affaire de recel de voitures. Aujourd’hui, c’est le Ghana et toujours le Ghana, qui sans le vouloir, plonge les masses laborieuses du Bénin dans le noir. Et les Béninois ne peuvent pas s’en plaindre à haute voix. Comme le dit un célèbre proverbe du pays « qui attend le voisin pour faire sa cuisine mangera toujours en retard. »
Une situation bien inconcevable. Inconcevable que depuis 1972 où le premier kilowattheure est venu du Ghana, que le Bénin n’ait pas prévu des solutions alternatives pour assurer à la population, et de façon durable, l’autonomie énergétique. Le délestage est légion dans l’ensemble du pays et de nombreuses localités passent des heures, voire la journée, sans électricité.
L’obscurité dicte sa loi avec acuité face à l’impuissance des citoyens et la passivité des autorités. La coupure intempestive du courant règne en toute quiétude. Au milieu des affaires aussi tonitruantes les unes et rocambolesques que les autres, le Bénin s’illustre encore depuis et particulièrement en ce début d’année 2014 par des coupures de courant tous azimuts qui peignent le pays en noir. Le tableau béninois sur le plan énergétique est bien plus sombre qu’il apparaît. Le Bénin produit en ce moment seulement 11% de sa consommation en électricité. Du coup, il dépend à 89% de l’énergie importée la plupart du temps du Ghana et du Nigéria.
Et le délestage revient de fort belle
Lors de sa dernière descente, le 30 janvier dernier sur le site de Maria Gléta, Barthélémy Kassa, ministre en charge de l’Energie, a expliqué que les difficultés énergétiques du Ghana constituent les raisons fondamentales du délestage en cours au Bénin. En effet, explique-t-il, le Ghana qui fournissait 200 mgwtts vient de perdre 400 mgwtts de sa capacité énergétique à Tacoradi avec à la clé 4 heures de délestage par jour. Ce qui l’a amené à réviser à la baisse, sa fourniture énergétique à l’Etat béninois qui revient entre 0 et 50 mgwtts.
Malgré les nombreuses mesures annoncées à grand tapage médiatique par le gouvernement béninois, à savoir installer une centrale thermique de 25 mégawatts à Cotonou, construire des barrages sur les fleuves,… sans oublier la mise en service de la « fameuse » centrale électrique de Maria Gléta, qui devait apporter une solution pour ce délestage, l’énergie électrique demeure toujours un luxe.
Après les qualificatifs de « Pays Moins Avancés » (PMA), de « Pays Pauvres Très Endettés » (PPTE), de « Pays Sous Développés » (PSD), de « Pays en Voie de Développement » (PVD), le Bénin connait actuellement un autre qualificatif particulier de « Pays Très Dépendant en Energie Electrique » (PTD2E).
Le profil béninois anti-délestage
Pour peu qu’il retrouve son nom sur un compteur électrique, le béninois se croit propriétaire de l’énergie. Il en dispose comme guise lui plait ; se prélassant sur le sofa en compagnie de Jack Bauer, Marimar ou Rubi pendant que la machine lui lave son linge ; écoute Claudy Siar ou plus merveilleux encore, accueille Morphée sous Split.
Cependant, c’est comme le vizir qui veut être plus calife que le calife, tout a des limites. Un matin, ou un soir par surprise, tout s’arrête. Point d’énergie, point de climatiseur, point de télévision, point de …, etc. Bref un retour à la plus simple expression, délestage oblige.
Et le propriétaire d’énergie se rend alors à l’évidence qu’il n’est que locataire d’une chose que son propre pays a du mal à posséder.
Dorénavant c’est comme ça chez nous.
Avis à vous qui souhaiteriez faire un tour par ici, ayez sur vous vos torches ou des lampes rechargeables de préférence de source solaire.
A bon entendeur … !
Commentaires